Aidée d’un capteur connecté et de la réalité augmentée, l’application Archibald identifie les plantes qui pousseront le mieux dans votre jardin et indique en temps réel les actions à mener pour bien les entretenir. Où l’on promet un taux de réussite qui frise les 100%…
Archibald, création de la start-up bien nommée Connected Garden, n’est pas encore disponible à la vente. Il est même encore, comme disent les spécialistes, en « phase d’industrialisation » : ne reste qu’à assembler l’idée, la technologie et les matériaux pour voir si tout fonctionne bien. Si tel est le cas (la commercialisation est prévue d’ici la fin de l’année), le dispositif pourrait séduire bon nombre de jardiniers assidus… ou pas !
Archibald a obtenu deux récompenses lors du dernier CES de Las Vegas : un « Innovation Award », récompensant les meilleures technologies nouvelles présentées dans la capitale mondiale du jeu pour l’édition 2019, et un « Climate change innovator Award », décerné quant à lui aux innovations présentant des bienfaits pour l’environnement.
Un capteur et une application mobile
La solution Archibald se constitue d’un capteur connecté à une application mobile. « Une interface pour dialoguer à propos de votre jardin« , explique Olivier Ayasse, le patron de Connected Garden. En fonction de différents facteurs (PH, climat, luminosité…), elle est capable de vous indiquer les plantes qui pourront pousser et survivre à tel ou tel endroit de votre jardin. « Ce qui vous donne quasiment 100% de chances de succès dans votre plantation, même si vous n’avez pas la main verte« , affirme le dirigeant.
L’application Archibald se basera aussi sur la réalité augmentée pour vous aider dans votre quête de perfection végétale moyennant, sans doute, un petit supplément à l’achat (lire ci-après). Mais la promesse est belle : en déclenchant le dispositif, par simple balayage de votre espace de jardin avec votre smartphone, comme si vous preniez une photo en mode panoramique, Archibald saura vous décrire l’état de chacune de vos plantes et les actions à mener pour les soigner/garder en forme !
« Le jardin nécessite une vraie somme de connaissances pour ne pas faire de bêtises »
Comme pour nombre de start-up, du vécu de son fondateur : « La première fois que j’ai eu un jardin dont il a fallu que je m’occupe seul, je me suis rendu compte à quel point cela pouvait être délicat, se souvient-il. J’avais un taux de succès faible avec les plantes que j’achetais ! Un jardin, ce n’est pas un appartement, les plantes bougent et il faut s’en occuper, ce qui nécessite d’avoir une vraie somme de connaissances pour être sûr de ne pas faire de bêtises et, qu’au final, il soit sympa ! »
Olivier Ayasse fait alors comme tout le monde et se met à chercher de l’aide sur Internet. Même en jardinerie. « J’ai été déçu de ce que j’ai trouvé. Je me suis alors mis à rêver d’un jardinier digital. Et plutôt que de le rêver, j’ai décidé de le fabriquer. »
La société a ainsi été lancée en 2014, puis mise en sommeil pendant quatre ans, avant de bénéficier il y a un an et demi du programme d’essaimage d’Orange. Depuis, Olivier Ayasse s’y consacre à temps plein. Le business model s’est affiné, un démonstrateur et des prototypes techniques ont vu le jour. Les deux trophées glanés au CES 2019 sont venus récompenser ce travail en fin d’année 2018.
>>> Lire aussi : Quand les fleuristes se réinventent avec le digital
« Une fois que les bonnes plantes sont lancées, il n’y a plus rien à faire ! »
Tout se passe en deux temps. D’abord on vous aide à avoir les bases d’un beau jardin, ensuite on vous aide à l’entretenir. Première phase : grâce à la connexion avec son capteur planté dans votre jardin, qui aura enregistré toute une série de paramètres du sol, Archibald va vous proposer des plantes qui sauront y survivre et s’y adapter. « Le très gros avantage de mettre les plantes les mieux adaptées, assure Olivier Ayasse, c’est qu’une fois qu’elles seront lancées, il n’y aura plus rien à faire, car elles ne craindront pas leur environnement. Même les risques de gel ou de sécheresse seront pris en compte. »
Le capteur va aussi remonter des données dans le cloud de Connected Garden, qui sera accessible sur votre mobile. Il sera donc possible d’avoir un aperçu large de l’état de son jardin même lorsque l’on part en vacances : des alertes viendront nous prévenir qu’il doit être arrosé ou qu’il manque de l’engrais pour telle ou telle plante.
La réalité augmentée, enfin, va marquer le second volet de la solution proposée par Archibald. « Vous allez sur l’appli, vous balayez votre jardin avec et de petits pictogrammes colorés avec un chiffre vont se mettre sur certaines plantes, ce qui voudra dire qu’elles ont besoin de soins, explique Olivier Ayasse. Le besoin sera plus ou moins grave en fonction de la couleur affichée. Le pictogramme indiquera quelle action mener et le chiffre le nombre de minutes nécessaires pour accomplir le soin. »
A noter qu’Archibald pourra être utilisé dans un jardin comme sur un balcon. « Toutes les surfaces pourront être prises en compte », confirme son créateur.
Économies d’énergie
A avoir un beau jardin et obtenir toutes les satisfactions qu’il en résulte, vous l’avez compris. Mais pas seulement. Pour Olivier Ayasse, « l’utilisateur pourrait économiser jusqu’à 22 tonnes de CO2 par an en achetant des plantes utiles, celles qui séquestrent le plus de ce CO2 ou qui grandissent vite« . L’intérêt de grandir vite, c’est d’obtenir plus rapidement de l’ombre, « ce qui permettra d’économiser de la climatisation pendant les fortes chaleurs en été« .
Le dirigeant rappelle que d’ici 2050, « si on ne fait rien, 42% de la consommation électrique mondiale sera utilisée par les climatiseurs !« .
Deux options possibles
Connected Garden est actuellement en cours de levée de fonds pour accélérer son développement. Les deux services proposés devraient être commercialisés en fin d’année. Avec deux options possibles : « Soit le capteur + l’appli avec proposition de plantes, pour un seul achat de moins de 100 euros, soit le capteur + l’appli d’entretien du jardin, avec la réalité augmentée, pour 100 euros à l’achat + 5 euros par mois« , explique Olivier Ayasse.
Benjamin Hay – Illustration © Maksim Kostenko – Fotolia.com