Fondée il y a cinq ans, Drivy, société de location de voitures entre particuliers, remporte un franc succès. Drivy assure le bon fonctionnement de ces échanges via, notamment, une application mobile.
D’un côté, il existe des personnes qui veulent se déplacer ponctuellement mais n’ont pas de véhicule, de l’autre, des propriétaires qui n’utilisent pas leur voiture tous les jours et désirent la rentabiliser. Et au milieu, Drivy gère le bon fonctionnement de ces échanges. « La location de voitures entre particuliers est simplement une question de bon sens ». C’est en partant de ce raisonnement que Paulin Dementhon a lancé son entreprise en 2010.
Actuellement, Drivy compte 800 000 utilisateurs à travers l’Europe (dont 35 000 propriétaire de voitures) contre 160 000 il y a un an. L’entreprise, qui emploie 57 salariés, a même inauguré en 2015 un bureau à Berlin puis à Barcelone, premières étapes vers l’international. Le développement est si rapide qu’à certaines périodes, il n’y a pas assez de voitures à louer. « Il faut réussir à faire grossir l’offre en même temps que la demande, mais dès qu’il y a un long week-end ou des vacances, c’est plus compliqué », décrit Paulin Dementhon.
Dématérialiser le contrat de location
Avoir un bon concept ne suffit pas. « Pour faire la différence, il a fallu rassurer les clients et leur simplifier la vie au maximum » , présente le jeune directeur. La confiance, Drivy l’a gagnée après un an de recherche de partenaires prêts à assurer leurs utilisateurs. Aujourd’hui, un contrat d’assurance avec Allianz est intégré dans la commission que touche Drivy lors d’une location (30% du prix de la location). L’entreprise mise également sur son site Internet et ses applications mobiles. Une équipe de développeurs travaille constamment pour faciliter les procédures. « Nous allons dématérialiser le contrat de location pour que tout se fasse via le téléphone », précise l’entrepreneur.
Une application permet d’ouvrir la voiture avec son smartphone grâce à un boitier placé dans le véhicule. Une fois le déplacement terminé, il suffit de laisser la clé dans la voiture et de la verrouiller via son mobile. Afin de sécuriser au maximum l’échange, un anti-démarrage et associé à l’application, ce qui signifie que la clé ne fonctionnera pas si vous n’êtes pas le client Drivy ayant effectué la location.
Pour Paulin Dementhon, « le succès de Drivy repose beaucoup sur l’évolution des nouvelles technologies qui facilite les échanges et rassure l’utilisateur ».
Un itinéraire européen déjà tracé?
Quant on lui parle de concurrence, Paulin Dementhon n’est pas inquiet. « Blablacar et les VTC ne sont pas des menaces. Au contraire, ces services répondent à une demande du consommateur qui n’a pas de voiture, plus il a d’alternatives pour se déplacer, moins il aura besoin d’investir dans un véhicule » . Il considère également que chaque service répond à un besoin différent : « Drivy convient à des personnes qui désirent partir en vacances, en couple ou en famille. Les VTC servent à des déplacements en ville et le covoiturage est plus destiné aux budgets serrés ou aux personnes qui n’ont pas besoin de se déplacer une fois sur place ».
Il dénombre néanmoins une trentaine d’entreprises proposant des services proches de Drivy mais se veut rassurant. « Nous ne travaillons pas à la même échelle et nous bénéficions, pour l’instant, d’une avance importante ». C’est pour conserver cette avance que Drivy mise sur l’Europe. Après l’Allemagne, l’entreprise s’est implantée en Espagne en juillet 2015. Tout en restant prudent, « le concept est encore trop jeune pour que l’on soit sûr de la façon dont on doit aborder les autres pays. Nous allons rester concentrés sur les voitures. Elles ont un impact important sur la vie et le budget des gens, et c’est déjà beaucoup de travail qui nous attend ».
Marine Couderette – © Drivy