Lancée officiellement il y a deux ans, l’association Instagramers France fédère plusieurs milliers d’amateurs de belles photos, devenus de véritables ambassadeurs de leurs régions.
L’histoire de la communauté Instagramers France, c’est celle de nombreuses rencontres. Et c’est justement l’une d’entre elles qui a lancé l’aventure. Nous sommes en 2011 et Hervé Bois, chargé de mission dans les assurances, vient de créer son compte sur Instagram, qui n’est alors encore qu’un nouveau réseau social centré sur le partage de photos. « J’ai eu la chance que les miennes aient plu, j’ai rapidement eu pas mal de followers », se souvient celui qui est aujourd’hui le président de l’association Instagramers France.
Il est alors contacté sur le réseau… par l’Office régional de tourisme de Catalogne (Espagne), qui l’invite à une rencontre entre instragamers locaux. Parmi eux, un Français installé en Espagne, Philippe Gonzalez, qui vient de lancer la communauté « Instagramers » de ce côté-là de la frontière. Séduit par l’idée, Hervé Bois s’attèle alors à créer un mouvement similaire en France. Charge à lui de fédérer les petits groupes qui commencent à se former aux quatre coins de l’Hexagone.
« L’idée, c’était de se dire qu’il était bien non seulement de poster des photos, mais aussi de se rencontrer« , rapporte-t-il. Le concept, pendant ce temps, essaime à travers le monde, en particulier dans les pays latins. Dans une, puis deux, puis trois villes françaises, des instagramers suivent, s’approprient le logo (crée et déposé depuis par l’association) et la philosophie du « groupe ».
Humaniser le réseau social
L’association est ainsi née il y a deux ans. A sa tête, Hervé Bois et un bureau de sept membres, tous bénévoles, qui chapeautent pas moins de quarante communautés locales, qui correspondent « en gros, aux quarante plus grandes villes de France« , précise-t-il. Chacune gère son animation comme bon lui semble, dans le respect de la charte du mouvement. On compte 140 community managers sur l’ensemble des communautés (7 à Marseille, par exemple). Au total, même s’il n’y a pas de chiffre exact, Instagramers France fédère « 10 000 membres très actifs », sans compter les moins réguliers, confie le président. Où l’on reparle philosophie. « Ce que nous avons en commun, c’est la passion de la photo (…) une photo qui soit plaisante à l’œil et représentative d’un territoire« . Le selfie, tu sors.
Le point fort d’Instagramers France, c’est la dimension humaine que le groupe est parvenue à installer, avec l’organisation d’évènements (dont les rencontres « Instameet »). Cinquante personnes à Nice, dernièrement. Les photos mises en avant via le hashtag #igers ne sont ainsi, de l’aveu d’Hervé Bois, pas nécessairement les plus belles. « Dans ce cas, on cherche plus à mettre en avant le compte d’une personne très présente au sein de la communauté« , explique-t-il. Car le président insiste : « On n’est pas dans une courses aux followers, mais dans la recherche d’une cohésion. »
Un succès qui fait des « envieux »
La course aux followers, pourtant, ça peut rapporter gros. C’est ce qui fait vivre nombre de blogueurs. Hervé Bois balaie : « Nous ne sommes pas une agence de communication et ne cherchons pas à faire le moindre bénéfice. » Il est vrai, en revanche que l’association (qui n’a pas de lien avec Instagram France) est proche de nombreux offices de tourisme. Chacun œuvrant à montrer, dans le rôle qui est le sien, les plus belles facettes d’un coin, d’une région.
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Approchée « de temps en temps » par des marques, qui voient en ses dizaines de milliers de followers un sacré potentiel clients, Instagramers France entend conserver une certaine forme d’indépendance. Le concept a été maintes fois copié depuis sa création. « Il y a beaucoup d’autres comptes fédérateurs avec un objectif de visibilité et une envie marketing derrière, mais nous ne sommes pas du tout dans ce créneau« , répète Hervé Bois.
Le cœur d’activité d’Instragamers France reste de mêler la passion pour la photo et un partage qui ne soit pas que virtuel. Une histoire de rencontres, on vous l’avait dit.
Benjamin Hay – Illustration Pexels.com