Niché au cœur de la Vendée, le Puy du Fou est le deuxième parc d’attraction le plus visité de France. Un succès qu’il doit à ses spectacles historiques mais aussi à sa stratégie numérique : près d’un visiteur sur deux achète sa place en ligne.
L’aventure du parc du Puy du Fou a débuté par la découverte du château du même nom -alors en ruines- en 1978, près des Epesses (nord-est de la Vendée). Avec ses reconstitutions des grandes heures de l’Histoire agrémentées d’effets spéciaux, il n’a cessé de grandir, jusqu’à franchir la barre des deux millions de visiteurs en 2015. Il est ainsi le deuxième parc de loisirs le plus fréquenté de France. David Nouaille, son directeur général adjoint, chargé du marketing et de la communication, nous explique en quoi le développement d’une stratégie numérique a aidé le parc à franchir des paliers.
Smartlink.fr : Qu’apportent les technologies du numérique à un parc d’attraction comme le Puy du Fou ?
David Nouaille : Le numérique -avec ses belles photos et ses belles vidéos- est avant tout un outil qui aide le public à comprendre le concept du parc. Il intervient là où les brochures, les affiches et même les publicités à la télévision ne permettaient pas de se représenter l’exhaustivité de notre offre, dans la mesure où le Puy du Fou sort un peu des sentiers battus par rapport aux parcs d’attractions classiques. Grâce à lui, nous pouvons aussi dépoussiérer l’image ‘vieillissante’ du parc, qu’il doit au fait d’aborder l’Histoire.
SL : C’est-à-dire ?
D.N. : Mettre la technologie au service de l’Histoire, ça peut sembler paradoxal aux yeux du public mais pour nous, c’est naturel. Cela fait partie de l’ADN du Puy du Fou -notamment avec les effets spéciaux sur les spectacles-. Notre premier site internet date de la fin des années 1990 et nous avons été les premiers à dématérialiser l’ensemble de notre billetterie.
SL : Quels services supplémentaires le numérique vous permet-il d’offrir aux visiteurs ?
D.N. : Notre application mobile -qui a été téléchargée près de 60 000 fois l’an dernier- leur permet d’accéder à l’ensemble des programmes des spectacles en temps réel, de s’orienter dans le parc, de savoir quels restaurants sont ouverts… Le numérique nous a permis aussi de proposer des e-billets, grâce auxquels on accède directement aux contrôles d’accès au parc, sans faire la queue.
>>> Lire aussi : Aux Trans Musicales, le cashless révolutionne le porte-monnaie
SL : Et ça marche ?
D.N. : Aujourd’hui, environ un visiteur sur deux achète son billet d’entrée en ligne, dont 10% sur mobile, alors que nous n’avons mis en place les m-tickets qu’il y a trois ans. Nous sommes depuis sur des croissances à deux chiffres chaque année.
SL : Quelle place occupent les réseaux sociaux dans votre stratégie numérique ?
D.N. : Ils constituent la meilleure surface d’échanges avec les visiteurs, avant et après leur venue. Ils contribuent aussi à renforcer l’image d’une destination de haut niveau qui offre tous les services les plus ‘actuels’. Nous y sommes ultra actifs, avec 860 000 fans sur Facebook, près de 50 000 sur Twitter et une présence sur Vine, YouTube ou Instagram. Pour une communauté quatre fois inférieure à celle de Disneyland mais avec le même nombre de likes lorsque nous publions quelque chose. Nous y menons des campagnes, y avons des posts sponsorisés.
SL : Qu’en est-il de la politique de contenus ?
D.N. : Nous misons davantage sur les images et les informations sur les nouveautés que sur les offres promotionnelles. On essaie d’être élégants, très réactifs, de varier entre les différentes thématiques historiques. Nous proposons également des jeux qui permettent de gagner des entrées et nous faisons aussi découvrir aux visiteurs l’envers du décor, les coulisses d’un spectacle, par exemple. Avec, toujours, les plus belles photos et les plus belles vidéos possibles.
SL : Comment interagissez-vous avec vos fans ?
D.N. : Les gens aiment témoigner sur Internet de leurs expériences et ont parfois des questions sur ce qu’ils vont vivre ou ont vécu. L’interaction avec eux est donc permanente : sur Tripadvisor, par exemple, nous répondons à l’ensemble des avis. Nous sommes dans une démarche de service envers les visiteurs qui, eux, font souvent de très belles photos, avec des angles que l’on ne connaît pas. Ça nous ouvre à d’autres choses.
SL : Sur quelles innovations travaillez-vous autour du numérique ?
D.N. : Nous sommes très attentifs à l’évolution de notre application mobile. Sa première version n’était qu’une étape. L’idée, pour la suite, est qu’elle propose des services supplémentaires et ne soit pas un simple prolongement du guide papier que l’on distribue à l’entrée du parc.
On réfléchit donc à y intégrer de l’audiodescription, à développer des vidéos historiques sur certains thèmes voire à y inclure la traduction des spectacles. Actuellement, il faut louer un boîtier HF mais on voudrait élargir cette offre -14% de nos visiteurs sont étrangers-. L’objectif, c’est que l’ensemble de nos services soient intégrés à l’application, de sorte à ce qu’elle devienne un hub incontournable pour le visiteur, qu’il puisse savoir si sa table au restaurant ou sa chambre d’hôtel sont prêtes.
Nous continuons également à beaucoup investir dans le numérique pour conforter notre présence sur Internet. Nous allons d’ailleurs refondre notre site à la rentrée. Pour l’heure, 10 à 12% de notre budget communication est consacré au digital, qui ne nous éloigne pas de notre public mais doit, au contraire, nous permettre de nous rapprocher de lui.
Propos recueillis par Benjamin Hay – Illustration ©Le Puy du Fou
>>> Aller plus loin : toute la rubrique Eco