Initialement développée par l’industrie du jeu vidéo et du cinéma, la réalité virtuelle immersive a étendu son champ d’action. Elle est de plus en plus utilisée à des fins éducatives, professionnelles, ou commerciales. Avec des applications parfois surprenantes.
Réalité virtuelle immersive. Derrière ce terme savant se cache le summum en matière de jeu vidéo ; le rêve de tout gamer. Celui d’une simulation informatique interactive d’un genre nouveau, grâce à laquelle son utilisateur peut littéralement s’immerger physiquement et sensoriellement dans un environnement en 3D. Le joueur interagit directement avec le monde virtuel. Comme s’il quittait le réel pour quelques instants, afin d’intégrer un univers de fiction. Outre le jeu vidéo, il n’est donc pas étonnant que la réalité virtuelle immersive soit aujourd’hui de plus en plus utilisée dans l’industrie audiovisuelle, tout autant que pour la réalisation de performances artistiques (comme récemment avec 7 Miracles, le premier court-métrage en réalité immersive consacré aux sept miracles de Jésus). Bien sûr, plus le sentiment de réalité du monde virtuel est fort, plus l’expérience est intense.
Des chercheurs ont même déterminé qu’il existe six catégories d’immersion. Pour parvenir à les cumuler, il faut que le programme de réalité virtuelle immersive soit capable de stimuler de multiples sens, et notamment la vue, l’ouïe, et le toucher. L’équipement a lui aussi évolué ces dernières années. L’Oculus Rift est le premier casque de réalité virtuelle immersive à avoir été mis en circulation, à partir de 2013. Il fait aujourd’hui figure de pionnier aux côtés des nouveautés présentées lors du CES 2019, la grand messe mondiale de l’électronique, qui se tenait début janvier à Las Vegas. La firme taïwanaise HTC y a ainsi dévoilé le HTC Vive Pro Eye, un casque de réalité virtuelle équipé d’un système de eye tracking, qui permet de suivre le mouvement des yeux de l’utilisateur. Le chinois Pico n’était pas en reste, avec le casque autonome G2 4K, qui dispose d’une définition deux fois supérieure à celle de son concurrent direct, l’Oculus Go de Facebook.
Boom dans le monde professionnel
Si c’est le potentiel ludique de la réalité virtuelle immersive qui a permis son développement initial – voir à ce titre, par exemple, le nouveau jeu de réalité virtuelle hors domicile développé par la start-up montpelliéraine Bigger Inside –, elle trouve toutefois aujourd’hui de nombreuses applications nouvelles. Ainsi, même si elle suscite des débats, l’arrivée de la réalité virtuelle immersive dans l’éducation est concrète. Des écoles, comme la Neoma Business School, l’utilisent déjà comme support éducatif. Les étudiants peuvent, par exemple, être immergés dans un point de vente virtuel afin d’en analyser l’organisation, de déterminer les points forts et les changements à effectuer. Si ces équipements ne sont pas encore utilisés, en France, dans les enseignements primaires et secondaires, il se pourrait que leur aspect ludique – qui joue a priori sur la motivation des enfants – fasse pencher la balance en leur faveur dans un avenir proche. Deuxième domaine d’action, en plein boom : le monde professionnel. De nombreuses entreprises ont recours à des casques de réalité virtuelle immersive afin de présenter leur produit grandeur nature. C’est le cas pour la décoration intérieure, mais aussi dans l’automobile, comme le constructeur allemand BMW l’a encore récemment prouvé avec son programme permettant de tester une voiture et d’y apporter des modifications.
Dans l’immobilier, deux start-up françaises ont fait parler d’elles au CES 2019. Perspective(s), avec l’application Reve Home, propose une visite virtuelle de son futur logement, avec possibilité de le personnaliser. Gizmo, qui a créé une application baptisée Viewwer, a mis au point un processus qui permet de scanner un appartement de taille moyenne en moins de deux minutes. Il est ensuite possible de la visiter grâce à un casque. De quoi éviter des déplacements fastidieux et de longues attentes… La santé devrait, elle aussi, aussi bénéficier des apports de la réalité virtuelle augmentée. Comme par exemple avec Kinequantum, une société française également présente au CES 2019. Elle a développé des jeux en réalité virtuelle pour faciliter les exercices de rééducation des patients. Oubliant un peu leur douleur, ils progressent en s’amusant. Même Pôle emploi s’est converti à la réalité virtuelle immersive. Un jeu a été testé à Compiègne, dans l’Oise, puis dans d’autres agences hexagonales. Il permet aux demandeurs d’emploi de se familiariser avec des métiers qu’ils ne connaissent pas. Et peut-être de trouver leur voie…
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