L’internet des objets, on nous le promet depuis des années et il commence doucement à se concrétiser. Dans la cuisine, c’est sous la forme d’objets pratiques, censés faciliter la vie de leurs utilisateurs et rendre des services considérés il n’y a pas si longtemps comme de la science-fiction. Par exemple jeter un œil dans son frigo à distance pour savoir s’il faut ou non faire les courses avant de rentrer.
Mais le simple fait qu’un objet soit connectable, en wifi ou en Bluetooth, aux autres terminaux de la famille –smartphones, tablettes ou ordinateurs- ne suffit pas à le rendre miraculeux, ni même utile. De nombreuses nouveautés, seulement annoncées comme la cuisine intelligente de Panasonic, ou déjà commercialisées comme le dégustateur de vin D-Vine, marquent toutefois un réel progrès dans l’interaction entre l’homme et ses outils de tous les jours, de plus en plus nombreux à converser entre eux pour rendre service et même distraire ceux qui s’en servent.
Nous en avons sélectionné six, dont trois déjà sur le marché et trois promis pour les cinq ans qui viennent.
Aujourd’hui :
Le sommelier nouveau est arrivé
Pour les amateurs de vin qui manquent d’espace de stockage et de savoir-faire pour déguster leurs bouteilles dans des conditions optimales, 10Vins, une start-up nantaise, vient de commercialiser une machine étonnante. Baptisée D Vine Gravity, elle ressemble à un percolateur Nespresso. Sauf qu’au lieu d’une dosette de café, c’est un flacon de 10cl de rouge, de blanc ou de rosé que l’on insère dans le bazar. Quel intérêt ? En une minute chrono, D-Vine vous sert votre verre de grand cru parfaitement aéré et à la température optimale, comme s’il avait été carafé trois heures à l’avance.
Pour réussir cette délicate opération, la machine est équipée d’un lecteur NFC capable de lire la puce RFID collée sur l’étiquette des flacons de vin. La machine adapte donc la mise en température et l’oxygénation du liquide à ses besoins spécifiques, de la façon la plus précise. Selon plusieurs dégustateurs, le résultat est à la hauteur. L’engin est tout de même assez cher (de 499 à 699€ selon le contenu du pack) et le prix des flacons (de 2 à 25€ les 10cl) semble lui aussi emprunté au modèle Nespresso.
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Des poêles intelligentes pour cuisiner facile
Elle a tout d’un poêle à frire lambda, mais l’astuce est cachée. Un capteur thermique dans le corps de chauffe et un brin d’électronique dans le manche. Les datas sont envoyés en bluetooth vers votre smartphone. Avec l’appli du fabricant, votre écran affiche en temps réel la température de la poêle et on vous guide pour réussir votre plat. La poêle calcule ainsi la température idéale et le temps de cuisson recommandé pour toute une panoplie d’aliments, de la viande au poisson en passant par les légumes, pour peu que l’on rentre manuellement quelques données comme l’épaisseur d’un steak ou d’une tranche de saumon.
Quand c’est trop chaud ou pas assez, on vous le dit. Quand il faut retourner le bout, on vous le dit aussi – ou on vous l’écrit sur l’écran. Deux fabricants proposent un produit aux performances a priori très voisines : SmartyPan et Pantelligent. La première dispose de deux fonctions supplémentaires, avec la pesée des aliments et la mesure de leur taux d’humidité. Elle coûte donc plus cher (299$) que la Pantelligent (199$), mais cette dernière présente le désavantage d’être incompatible avec des plaques de cuisson à induction.
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Le frigo qui dévoile ses dessous en ligne
Il ne se remplit pas encore tout seul, mais le IQ500 de Siemens offre un petit plus que les autres n’ont pas. En l’occurrence deux mini caméras connectées qui vous permettent d’explorer son contenu sur votre écran de smartphone (ou d’autres appareils) où que vous soyez. Un doute sur le menu du soir avant de quitter le bureau ? Hop ! Une petite visite virtuelle dans le bas à légumes vous dire s’il est ou pas nécessaire de faire des courses avant de rentrer. Tous les membres de la famille peuvent se connecter et vérifier individuellement la disponibilité de ce qu’ils consomment… une première étape déterminante sur la route de la cuisine 2.0.
Forcément, l’engin n’est pas donné : 1800€ le combiné réfrigérateur-congélateur de 320 litres.
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Demain :
Le Taste Bud, détecteur de fraîcheur
Présenté il y a 2 ans par Krishna Muralidharan, alors étudiant en design à la Domus Academy de Milan,le Taste Bud promet de révolutionner la gestion de notre frigo et des aliments qu’on y conserve. Selon son inventeur, le Taste Bud serait en effet capable, par simple contact, de déterminer le niveau de fraîcheur d’un aliment. Bourré de capteurs sensoriels et thermiques, l’outil serait également capable de déterminer le niveau de température idéal pour bien cuire tel ou tel aliment et le temps de cuisson qu’il convient de respecter. En clair, l’assistant culinaire idéal pour ceux qui doutent des dates limites de consommation figurant sur les emballages, sinon pour les aliments achetés au détail, sans indication de date limite. Commercialisation non programmée pour l’instant.
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La table qui tient les plats à bonne température
Présent sur l’IFA 2016, le salon de l’électronique grand public de Berlin, Le Japonais Panasonic présente sur son stand une cuisine qui préfigure sans doute ce que sera cet espace chez la plupart des Français dans quelques années. Parmi les nouveautés de cette cuisine du futur, une table qui fonctionne comme un four à micro-ondes virtuel, non pas vraiment pour chauffer, mais pour maintenir à bonne température les plats que vous y aurez déposés. Il suffit de les recouvrir d’une cloche spécifique, que la table reconnait lorsqu’on la pose sur la plat. Pour signifier que l’opération est en cours, la base de la cloche s’allume. Parfait pour les familles où on traîne parfois des pieds pour venir à table au premier appel. Commercialisation annoncée d’ici 3 à 5 ans.
Le robot qui passe la serpillère tout seul
Après Roomba, le premier robot aspirateur digne de ce nom, le société américaine IRobot vient de présenter son nouvel engin, le Braava Jet, qui n’aspire pas la poussière mais passe la serpillère à votre place. Le principe est le même que pour un robot aspirateur : on l’allume, on le pose par terre et il fait le reste.
Contrairement au Roomba, le Braava n’est pas encore capable de cartographier précisément une pièce et d’en mémoriser tous les recoins. Il va se déplacer selon un parcours défini par un algorithme et changeant de direction lorsqu’un obstacle lui barre la route. Il réclame, aussi, le remplissage régulier du réservoir d’eau et le changement régulier de la lingette faisant office de serpillère. Elles existent en 3 couleurs, en fonction de la nature des sols à laver, et le Braava reconnait seul le type de lingette installé. Il est connecté sur bluetooth et peut donc être piloté depuis un smartphone. Abordable : 249€ en moyenne sur le marché français.
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